Mandat et programmation scientifique

Étudier une période historiquement révolue au moment où opinions publiques et gouvernements sont obsédés par les devenirs possibles de la civilisation contemporaine, penser la communauté des savoirs à une époque où, plus que jamais, les disciplines s’isolent dans la prolifération de leurs idiosyncrasies, examiner les réseaux et les relais des discours savants d’Ancien Régime alors qu’Internet a révolutionné en quelques années le monde de la communication peut sembler a priori aussi anachronique que désuet. Or paradoxalement, il s’avère que c’est tout le contraire : en effet, ne faut-il pas, impérativement, revisiter le passé de notre culture pour en comprendre la généalogie et ainsi mieux en prévoir – voire en infléchir – les possibles trajectoires ? Ne faut-il pas, tout autant, interroger au prisme des savoirs anciens la possibilité – voire la nécessité – d’un véritable dialogue des champs disciplinaires ? Ne faut-il pas, encore, explorer à nouveaux frais un ethos savant susceptible d’éclairer certaines pratiques contemporaines et d’en problématiser les finalités ? Ne faut-il pas enfin, par la médiation d’un projet « archéologique » et « généalogique », à une époque où l’on s’interroge de plus en plus sur les questions de patrimoine, de mémoire, d’héritage, d’identité culturelle ainsi que sur leurs transformations, faire justice de l’héritage dont nous sommes les dépositaires ?

Afin de reconstituer le plus efficacement possible et de comprendre au mieux l’histoire culturelle de l’Ancien Régime, la programmation scientifique du CIERL, regroupée sous le thème « Archéologie de la modernité : réseaux, savoirs et figures de la République des Lettres (XVe-XVIIIe siècle) » est structurée par 5 grands axes autour desquels s’articulent les projets de recherche de ses membres :