À paraître le 18 janvier 2016

Laclos après Laclos
Série « Symposiums »

Catriona Seth (dir.)

Peu de textes ont suscité, au cours des décennies, autant d’imitations, de transpositions, de suites, d’illustrations ou de parodies que Les Liaisons dangereuses, un livre qui a été traduit et retraduit dans de nombreuses langues. D’Angleterre en Espagne, de Russie en Corée, d’Italie en Allemagne, de la fin des Lumières à la période contemporaine, des auteurs oubliés aussi bien que de grands créateurs comme Gabriele D’Annunzio, Marguerite Yourcenar ou Heiner Müller, ont trouvé dans le roman de Laclos une inspiration. Illustrateurs et cinéastes ont souhaité mettre en images les aventures de la marquise de Merteuil et du vicomte de Valmont, de la présidente de Tourvel et de la jeune Cécile Volanges. Les études variées et novatrices réunies dans ce volume interrogent les enjeux et la postérité d’une œuvre dont chaque époque paraît découvrir de nouvelles richesses.

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Quelle révolution scientifique ? Les sciences de la vie dans la querelle des Anciens et des Modernes (XVIe-XVIIIe siècles)
Série « Études »

Pascal Duris

La querelle des Anciens et des Modernes n’agite pas seulement les gens de lettres et les artistes mais convoque aussi les savants (médecins, physiologistes, naturalistes, mathématiciens, physiciens, astronomes...). Une part importante des écrits produits par les acteurs et les témoins de cette Bataille des livres, comme l’appellent les Anglais, a trait aux sciences, et particulièrement aux sciences de la vie, que la figure de Harvey incarne par excellence pour les contemporains.

Sans prétendre que la querelle dans les Belles-lettres procède de celle dans les sciences, qu’en d’autres termes la chute d’Aristote et de Ptolémée a précipité celle d’Homère et de Virgile, ce livre examine comment les deux camps puisent dans la science – la philosophie naturelle, plus exactement – et son histoire des exemples propres à soutenir la cause, tantôt des Anciens, tantôt des Modernes. L’étude de certaines de leurs œuvres permet de porter un regard neuf sur les conditions d’émergence de la science moderne à la fin du XVIe et au XVIIe siècle et sur des notions telles que celles de « nouveauté », de « vérité », de « raison », de « progrès ». Cet ouvrage montre surtout que penser l’histoire des sciences, et notamment de la vie, à l’époque moderne, dans le cadre conceptuel de la révolution scientifique, n’est pas une fatalité.

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Les Silences de l’histoire. Les Mémoires français du XVIIe siècle
Série « Études »

Frédéric Charbonneau

On peut dire que le principal propos des Mémoires d’Ancien Régime consiste à dénoncer les Silences de l’Histoire, à en dévoiler les détails scabreux, les revers obscurs, les rouages que dissimulent le pouvoir et ses chantres. Le mémorialiste veut par là se défendre contre l’oubli ou contre l’infamie dont le menacent les versions de l’Histoire qui ont publiquement cours. Le secret, ou sa révélation, est ainsi la raison de l’écriture, son primum mobile ; il parcourt comme un fil de trame ces œuvres indiscrètes par excellence, depuis les retraites où elles s’écrivent jusqu’aux circuits clandestins de leur diffusion, du témoignage brutal des grands seigneurs aux délations cursives des courtisans. Mais le secret est aussi motif : constamment différé, il irrite la curiosité du lecteur, se faisant stratégie d’écriture, artifice rhétorique et forme vide. Enfin, il est un secret de troisième niveau, ineffable, infiniment antérieur à toute motivation tactique, interrogation fondamentale du mémorialiste sur sa propre histoire en ce qu’elle lui résiste, noyau incompréhensible et dur. L’intrigue et le présage en sont les deux formes écrites : principes organisateurs de la vie et du texte, ils instruisent le déchiffrement des mystères profanes ou sacrés qui ordonnent le déroulement de l’Histoire et permettent au mémorialiste, comme au lecteur moderne, d’en approcher le sens caché.

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